Du déni de grossesse aux grossesses non perçues

Le “déni de grossesse”, concernerait 1 cas sur 450 à 500 naissances. Une situations très particulières et troublante, alors que se passe-t-il réellement ? Est-ce du déni ou de la non perception ? Nos psychologues décryptent pour vous ce sujet.

Du déni de grossesse aux grossesses non perçues

Phénomène connu depuis le Moyen Âge, cette psychopathologie périnatale, connue sous le nom de “déni de grossesse”, concernerait actuellement 1 cas sur 450 à 500 naissances, dont la moitié serait des dénis complets, révélés au moment de l’accouchement.  Situations très particulières, le déni de grossesse désigne les cas où les femmes n’arrivent pas à identifier qu’elles sont enceintes. 

 

Déni de grossesse : que se passe-t-il réellement?

Sur un versant purement somatique, de nombreuses études menées ont mis en exergue une pauvreté des signes physiques de grossesse. Peu de symptômes, quasiment aucune prise de poids, un “passager clandestin” qui se loge de manière à rester invisible pour celle qui le porte, n’entraînant aucune déformation du ventre… 

 

Sur un versant psychique, il est avéré que le peu de symptômes ressentis et habituellement liés à la maternité par les femmes conscientes de leur grossesse, sont attribués à d’autres facteurs. Des nausées ? Elles ont dû manger un aliment avarié… Une prise de poids ? En même temps, elles ont un peu abusé des bonnes choses dernièrement ! Une absence de règles ? Les cycles irréguliers, ça arrive chez toutes les femmes ! La fatigue ? Vu la vie qu’elles mènent, rien de plus normal ! 

Bref, vous aurez compris que chaque symptôme apparenté à la grossesse peut être interprété d’une façon différente. 

 

Alors déni ou dénégation? 

déni de grossesse

La notion de déni serait un refus inconscient pour la maman d’admettre une réalité insupportable, ce qui supposerait qu’elle n’a aucune conscience de ce qu’elle est en train de vivre. A contrario, la dénégation de la réalité, supposerait qu’elle a conscience de sa grossesse, mais refuserait aussitôt de l’admettre, usant de tous les stratèges possibles pour nier sa propre réalité.  Autrement dit, les explications erronées qu’elle trouverait pour justifier des symptômes qu’elle perçoit, seraient automatiques et incontrôlables. 

“Je refuse d’être enceinte, et je me persuade que je ne le suis pas !”

À côté de l’absence de compréhension de ces situations complexes, se pose la question de la dangerosité pour le futur bébé. Aucun suivi mensuel de grossesse réalisé, pas d’échographie, aucune mesure de sa croissance, ni aucune vérification de potentielles pathologies. 

 

Ces mamans, souvent montrées du doigt, en viennent à culpabiliser une fois la grossesse découverte. Comment éviter le jugement des autres et se persuader qu’on peut être une “bonne maman” malgré tout ? Comment se justifier de n’avoir pas su ? De ne rien avoir senti ? Comment peut-on être crédible et ne pas passer pour une folle ? D’autant plus lorsqu’on est entouré de femmes enceintes ou qu’on a déjà eu des enfants…

 

De la dénégation aux grossesses non perçues 

Déni, dénégation, au final, quel que soit le mécanisme mis en œuvre par ces femmes, il s’agit d’une défense psychique individuelle.

Mais ces futures mamans ne vivaient pas toutes recluses, isolées sur une île déserte ! Bien au contraire, 80 % de ces femmes sont dans des situations stables, déjà mamans et avec un niveau socio-économique défini comme normal ou élevé. 

 

Alors déni collectif? Dénégation groupée? 

Certains spécialistes commencent à contester cette appellation de déni de grossesse, en permettant à la femme de ne pas porter l’entière responsabilité de cette grossesse passée sous silence. Après tout, comment l’entourage d’une femme enceinte a pu ne rien voir ? Comment un entourage au complet a pu passer à côté de cette grossesse? 

Nous manquons de recherches et de publications sur cette psychopathologie périnatale, sur ces grossesses non perçues, mais nous pouvons d’ores et déjà cesser de pointer du doigt ces mamans en souffrance, en évitant les jugements déplacés et en les accompagnant dans la création de liens précoces d’attachement, indispensables au développement de leur enfant.  

 

Vous êtes angoissée à l'idée de faire un déni de grossesse ? Vous avez vécu un déni de grossesse ou une grossesse non-perçues? Consultez un psychologue de Parent'UP peut vous permettre de recevoir un soutien, une compréhension, un accompagnement vis à vis de cette thématique. Demandez à prendre rendez-vous en cliquant ici. 

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