La tokophobie : Quand la peur de l'accouchement devient un frein à la maternité
Il existe un nom spécifique pour de nombreuses peurs, allant de la plus courante à la plus inhabituelle, comme la tokophobie pour la peur de l'accouchement.

Il existe un nom spécifique pour de nombreuses peurs, allant de la plus courante à la plus inhabituelle, comme la tokophobie pour la peur de l'accouchement.
Cette peur, souvent passée sous silence, est pourtant bel et bien une réalité pour de nombreuses femmes.
« J’ai toujours su qu’il y avait quelque chose d’anormal chez moi. Que mon niveau de peur et que ma vision de la grossesse et de l’accouchement n’étaient pas standards. Mais à qui en parler ? La société nous dépeint en permanence la naissance d’un enfant comme quelque chose de merveilleux, à grand renfort de bleu et de rose layette. Je ne me sentais pas le droit d’en dire du mal. Entourée de couples qui voulaient devenir parents, de certains qui n’y arrivaient pas… J’avais peur de passer pour l’enfant gâtée de service”(témoignage issu du site psychologies).
Par Tokophobie, de quoi parle-t-on exactement ?
La tokophobie dépasse largement les préoccupations habituelles liées à la douleur ou aux dangers de l'accouchement. Cette peur intense peut être si paralysante qu'elle affecte profondément le désir de concevoir, rendant le chemin vers la maternité plus difficile. Souvent méconnue, cette phobie mérite d'être mieux comprise et reconnue, car elle peut avoir des conséquences significatives sur la vie des femmes.
« Je me souviens de la première fois qu’on a abordé le fait d’avoir des enfants avec mon conjoint, on devait avoir genre 23 ans alors qu’on ne comptait pas en avoir avant 30 ans. J’étais assise sur le canapé et j’ai fait une crise d’angoisse. La crise d’angoisse a été telle, alors que j’étais assise sur le canapé, que j’en ai fait un malaise, j’ai perdu connaissance. […] C’est vous dire la dose de stress et d’angoisse ». (témoignage issu du site parent).
Pour celles qui en souffrent, la tokophobie ne se limite pas au moment de l'accouchement. Dès l'idée de devenir mère, cette peur s'insinue et grandit, les décourageant parfois même d'essayer de tomber enceinte. Elles peuvent alors ressentir un véritable blocage psychologique qui freine les tentatives de conception. Parfois, l'angoisse est si intense qu'elle les conduit à repousser indéfiniment le projet de maternité, malgré un désir profond d'avoir un enfant.
“Pour vous dire, depuis mes 15 ans, je ne cesse de répéter à qui veut l’entendre que je déteste les enfants, et que je n’en aurai jamais – OUI, je suis une féministe et je fais ce que je veux. Mais la vérité est tout autre… En réalité, j’ai toujours imaginé ma vie avec un enfant. Après des années de réflexion sur moi, je comprends enfin d’où vient le problème : je me suis volontairement fermée à l’idée d’avoir un enfant depuis mes 15 ans, par facilité peut-être, et pour être sûre de ne jamais vivre d’accouchement.”(Témoignage issu d’un blog).
Le cercle vicieux qui s'installe entre le désir de maternité et la peur d'accoucher peut devenir un fardeau émotionnel important.
Tokophobie : Pourquoi cette peur ?
Pour certaines femmes, la tokophobie trouve son origine dans des expériences traumatisantes, telles qu'un premier accouchement difficile ou des récits effrayants entendus. Pour d'autres, il s'agit d'une peur irrationnelle et incontrôlable, souvent amplifiée par l'idée de perdre le contrôle ou par la crainte de la douleur.
“Je m’explique. Retour en 2010 – mon Moi a 15 ans et toutes ses dents. Ma maman travaille aux urgences gynéco comme auxiliaire puéricultrice, un travail relativement dur tant physiquement que mentalement pour elle. Il y a de jolies histoires, et de moins belles – parfois, elle rentrait en larmes de son boulot, et lorsque j’ai atteint l’âge de 15-16 ans, elle a commencé à vider son sac sur moi. Le souci, c’est que tous ses récits ont eu le don de me traumatiser littéralement de l’accouchement (rien que d’évoquer les mots « forceps » « épisiotomie » j’en ai des frissons tant l’idée me rend dingue). Je lis aussi beaucoup d’articles de médias, et récemment, c’est devenu l’explosion de témoignages qui montrent la réalité des choses, à savoir que l’accouchement ne se passe pas toujours comme prévu.” (Témoignage issu d’un blog).
Comment cette peur / tokophobie se manifeste-t-elle ?
Même lorsque la grossesse est bien accueillie, l'angoisse d'anticipation peut persister tout au long des neuf mois. Cette anxiété se manifeste souvent par des pensées répétitives, des scénarios alarmants, et un sentiment écrasant d'inévitabilité qui pèse sur le quotidien.
Les symptômes d'angoisse peuvent inclure des troubles du sommeil, des crises de panique, et une tendance à éviter les discussions sur la grossesse et l'accouchement. Pour ces femmes, même les préparations classiques à l'accouchement peuvent devenir source de stress, ce qui les empêche de se projeter sereinement dans leur rôle de future mère.
Ces femmes sont comme prises au piège, sachant qu'elles devront affronter l'accouchement malgré tout.
Comment dépasser cette peur / la tokophobie ?
Malgré les défis qu'elle présente, la tokophobie peut être surmontée et ne doit pas être vue comme un obstacle insurmontable. La première étape consiste à reconnaître cette peur et à ne pas la minimiser. En parler avec un professionnel de santé peut être une démarche précieuse pour bénéficier d'un soutien adapté et de conseils appropriés. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), qui visent à restructurer les pensées négatives, sont souvent très utiles pour diminuer les angoisses liées à l'accouchement.
“Il m’a proposé d’entamer avec lui, une thérapie cognitivo-comportementale. Il m’a fallu un peu de temps avant de lui accorder ma confiance, avant d’accepter de le suivre là où il voulait m’emmener. Et ça a fonctionné ! Pas après pas, étape après étape, il m’a aidée formidablement, jusqu’à l’accouchement, à traverser tous les obstacles.” (témoignage issu du site psychologies).
Les techniques de relaxation, comme le yoga prénatal, la sophrologie ou l'hypnose, peuvent aussi aider à gérer le stress et à envisager l'accouchement de manière plus sereine. Il est essentiel de se rappeler que la médecine moderne offre aujourd'hui plusieurs solutions pour rendre l'accouchement moins douloureux. Par exemple, la péridurale peut considérablement atténuer les sensations douloureuses. Pour certaines femmes, opter pour une césarienne programmée peut également être une option rassurante pour réduire la peur de l'inconnu.
Être accompagné face à la tokophobie
Enfin, chaque naissance est un moment unique qui peut être vécu comme une véritable transformation. Les femmes qui affrontent et surmontent la tokophobie ressortent de cette expérience avec une confiance accrue en elles-mêmes et un sentiment de fierté incomparable.
Le courage de faire face à cette peur est déjà un premier pas vers un futur dans lequel l'accouchement n'est plus perçu comme une menace, mais comme un acte de vie.
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