L’enfant face aux doutes
L'enfant apprécie peu le doute puisque l’incertitude est aux antipodes de son besoin d'affirmation...
L'enfant apprécie peu le doute puisque l’incertitude est aux antipodes de son besoin d'affirmation.
Le jugement d'un enfant est souvent peu objectif, imprégné de sa propre idéologie ou encore de ses intérêts individuels. Le besoin d'assurance de l'enfant le pousse à combler les vides de son savoir, en créant de toute pièce des liens qui lui semblent logiques.
Un enfant a-t-il des doutes ?
Sur le plan du savoir, un jeune enfant ne peut distinguer la croyance de la certitude. Autrement dit, "ce qu'il a cru voir, il l'a vu !". Plus encore, ce qu'il imagine devient une certitude.
Selon une citation de Mauco (Issue de “Psychanalyse et éducation”) en 1968 : “Plus l'enfant est jeune, plus il projette ses fantasmes dans ce qu'il voit et entend. À tel point que si on lui demande de raconter le spectacle qu'il vient de voir, il le fera en le déformant tellement, qu'il exposera davantage ce qu'il imagine que ce qu'il a vu. Il peut mentir sans s'en rendre compte, soit pour réaliser un désir, soit pour s'en protéger ou nier ce qui le gêne.”
Pour autant, un enfant a du mal à supporter de ne pas être sûr de ses perceptions!
De ce fait, si le problème dépasse ses capacités cognitives et lui demande un effort de compréhension, il peut être tenté de faire appel à l'imaginaire pour combler les vides. C'est pour cette raison qu'un enfant peut facilement adopter une idéologie, s'approprier des faits vécus par d'autres et l'appliquer à ses propres perceptions.
Les enfants ne doutent pas ils trouvent des solutions !
Les enfants tentent souvent d'utiliser leur mémoire schématique (association de sentiments et d'éléments à une situation définie) pour remplacer des éléments manquants lorsqu'on les questionne. Selon Poole et Lindsay en 1995, le développement des compétences cognitives langagières et sociales contribuent à l'élaboration d'informations erronées.
Autrement dit, pour des enfants d'âge préscolaire ayant du mal à déceler la source de leurs souvenirs, il peut être facile d'en déduire que ces derniers proviennent de la parole d'autres personnes (Adulte ou copains). De nombreuses études tendent à prouver l'impact des suggestions des adultes sur l'enfant qui adopte ces idées comme étant ses propres perceptions et souvenirs. Finalement, les enfants sont peu soucieux de l'origine de leur savoir.
Qu'il s'agisse de leur propre perception, du récit d'un tiers, de suggestions ou de leur imagination, tout se confond.