De nombreux élèves sont confrontés actuellement à des évacuations suite à des mails d’alerte à la bombe. D’après le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, ce sont plus de 299 fausses alertes qui ont ciblé les établissements scolaires depuis l’attentat contre un professeur dans la ville d’Arras (source JDD).

 

Parler ouvertement avec votre enfant :

Nous sommes tous différents face à l’éducation de nos enfants. Certains parents choisissent d’éduquer leurs enfants dans une bulle, en leur interdisant l’accès aux médias ou en éludant le sujet des guerres ou des attentats. D’autres, choisissent d’expliquer le contexte sociétal dans le but d’éveiller leurs enfants à la réalité du monde dans lequel ils grandissent. 

Quels que soient vos modèles éducatifs et vos choix, le fait est que lorsqu’une alerte à la bombe touche l’établissement de votre enfant, vous vous trouvez tous confrontés à des émotions de peur, de colère doublées d’un sentiment d’injustice. Que vos enfants soient informés des dangers actuels ou préservés au sein de votre foyer, ces menaces s’imposent à vos enfants en installant l’intimidation et la peur dans leurs esprits. 

 

Alors, comment réagir ?

Nous n’allons pas être originaux mais simplement efficaces ! La clé réside encore et toujours dans la communication ! Que vous soyez à l’aise ou non avec ce sujet qui peut vous effrayer, il va falloir vous armer de courage. 

En libérant la parole de votre enfant, vous lui permettrez de vous faire part de ses angoisses, de vous relater les faits tels qu’il les a vécus (“ La principale est venue nous voir en nous demandant de sortir…”, “ On était trop près du grillage, elle nous a crié dessus pour qu’on s’éloigne” …). Mais également de recueillir ses émotions à chaud, tout en anticipant son retour à l’école. A-t-il peur de revenir dans l’établissement bien que l’alerte soit levée ? Se sent-il en sécurité ? Que pense-t-il de la situation ? 

 

Reconnaître les mécanismes de défense

Il est à noter que certains enfants claironnent que tout va bien, voire qu’ils ont de la chance de ne pas avoir eu cours grâce à cela ! Mais ne vous méprenez pas, malgré cette vision “positive”, ces alertes ne sont jamais anodines pour un jeune, quoiqu’il puisse en dire. Le sarcasme et l’humour constituent un mécanisme de défense qui permet, à tous, de s’adapter aux facteurs de stress. Autrement dit, si votre enfant plaisante de cette situation, cela ne veut pas pour autant dire qu’elle ne le touche pas. 

Au-delà même de l’usage de l’humour réactionnel au stress, le nombre croissant des “fausses” alertes tend à décrédibiliser les menaces réelles d’attentats. Ce qui peut pousser certains à “jouer” de cette situation, en envoyant à leur tour des mails menaçant par mimétisme ou pour amuser la galerie. Pour information, « le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende » (source article 322-14 du Code pénal) 

 

 

Alerte à la bombe : comment rassurer son enfant sans pour autant l’effrayer ?

Chaque enfant est différent, de ce fait pensez à adapter vos réponses en fonction: 

• de son âge,
• de sa maturité, 
• de ses préoccupations et de sa perception du monde,

► Répondez à son besoin de sécurité : “sache qu’à ton école (collège), les adultes qui s’occupent de toi ainsi que les personnes qui sont responsables de la sécurité (gendarmes,…) sont formés pour réagir face à ces situations”

► Face aux questions de votre enfant donnez des explications simples face à ce qu’il a pu vivre ou ce qu’il a pu entendre. 

► Soyez honnête et transparent sur vos émotions “Moi aussi, je suis inquiet… Si jamais tu as besoin de réconfort ou de parler de tes émotions, je suis là pour toi. Nous pouvons trouver des activités agréables pour nous détendre ensemble. »

► Focalisez sur le positif, si votre enfant a des craintes à l’idée d’aller à l’école proposez lui de l’accompagner, demandez-lui ce qu’il aime à l’école (ses amis, ses matières favorites, les souvenirs positifs liés à) l’école,…

► Si votre enfant souhaite s’informer à tout prix pour se rassurer par lui-même, des magazines ou journaux (comme le petit quotidien,…) pour enfant existent lui permettant ainsi d’avoir une vision de l’actualité et du monde adaptée à son âge. 

 

 

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